Ki-kokyu-hara-seika tanden

Ki-kokyu-hara-seika tanden et petite réflexion personnelle

Ki-kokyu-hara-seika tanden

Ces quatre mots font partie du vocabulaire de base du pratiquant d’Aikido. Quoique difficilement traduisibles, ils évoquent néanmoins des images dans son esprit. Bien souvent, on ne comprend pas clairement la relation ou la différence existant entre ces quatre notions.

Le KI est véhiculé par le KOKYU et ne peut passer que si l’on possède le HARA. Le SEIKA TANDEN est le centre du HARA et c’est par lui que passe l’axe spirituel de l’homme et de son centre de gravité. Il est la source originelle de la force vitale. C’est par lui donc que doit passer en un flot ininterrompu le KI coordonné au KOKYU.

La pratique de l’Aikido (ou tout autre art martial tendant à cette démarche) doit nous amener à retrouver et à pratiquer le centre, le HARA, de façon à laisser s’écouler librement le KI à l’intérieur de notre corps et par voie de conséquence à l’unifier avec celui qui nous entoure afin de ne faire qu’un avec lui. Tout homme capable de laisser s’écouler librement le KI passant par son SEIKA TANDEN, devient en quelque sorte le centre de l’univers car tout passe par lui. Le KI, ne dépend plus dès lors du domaine de la technique et commence à ce moment la véritable pratique de l’AIKI.
(Réf Akido fondamental C. Tissier)

Petite réflexion personnelle

Pour cela, il faut absolument former le HARA, le pétrir! Cela passe indubitablement par un travail de fond qui demande à la base, un minimum d’investissement.
Le HARA a parfois besoin d’être mis en situation difficile, afin d’acquérir petit à petit de la consistance et du poids. Il est donc indispensable de passer par certains degrés de difficulté et des phases moins confortables pour notre corps et notre mental. Croire que l’on peut développer le HARA par de simples mouvements, voire des gesticulations dénuées de sens dont les pratiquants ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants, me paraît non seulement une erreur, mais plus grave encore, une dérive du message et de l’expérience que nous ont laissé les anciens.Vouloir à tout prix enseigner à des débutants la notion du HARA par des mots, ou par des techniques tels que KOKYU HO, revient à mettre la charrue avant les boeufs!

Alors, si on commençait par le commencement, et que chaque pratiquant y mette du sien en acceptant les contraintes autant que les joies de la pratique de l’Aikido; c’est à ce moment-là, que nous entrerons dans la notion d’échange, de partage…. d’harmonie «Ai» dont nous parlons tant et qu’il est si difficile d’appliquer. Bien sur, il va falloir accepter d’être bousculé autant si ce n’est plus, que nous désirons à notre tour bousculer et faire chuter notre partenaire! C’est parfois, le prix à payer! Un grand maître chinois de Tai chi (dont j’ai oublié le nom) a dit: «Si tu veux apprendre à exécuter comme il faut une seule fois une technique, il va te falloir la subir un millier de fois».

Je vous rassure, à aucun moment il ne s’agit d’être violent ou agressif. L’Aikido doit rester le véhicule d’une expression corporelle et sensitive, nous permettant de nous épanouir et de nous grandir dans la vie de tous les jours. Mais ne l’oublions pas, l’Aikido est un art martial qui peut être aussi efficace et redoutable que n’importe quelle autre discipline. Tout comme le couteau que l’on utilise innocemment en cuisine, rien n’empêche cette même main de l’utiliser à d’autres fins; l’outil est le même, seule l’intention change! Ne perdons jamais de vue ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Mettons-y toute notre attention et toute notre intention. Nous limiterons ainsi les accidents et les dérives complaisantes qui caractérisent parfois l’Aikido, ainsi que l’image de gentil art martial qu’il véhicule. Aucun art martial n’est gentil, seul l’est le pratiquant, qui tout au long de sa vie décide de l’appliquer à ses activités. L’un n’empêche pas l’autre. Être appliqué sur les tatami, avoir de bonnes attitudes, être vif et parfois incisif, ne fera pas de nous des personnes agressives, mais nous aidera à devenir de bons pratiquants, ce qui se ressentira d’autant plus dans notre quotidien.

Accepter de donner est jusqu’à présent la meilleure façon d’apprendre à recevoir, si j’en crois ma propre expérience. Malheureusement, certains ne veulent que prendre, sans donner, sans payer de leur personne. Ils se persuadent que ce sont eux qui réussissent à faire de belles techniques et que leur Aikido est au top, alors que le partenaire galère pour les réussir une seule fois. A aucun moment, ils ne se doutent que c’est principalement grâce à Uke qui y met toute sa bonne volonté et son expérience. Un paquet cadeau que seuls, ceux qui ont donné, sauront reconnaître. Il est dit, «bon Uke = bon Tori », et ce n’est pas inversement proportionnel! Alors? Et si être un bon Aikidoka équivalait à devenir d’abord un bon Uke ?

La chance nous est donnée dans notre dojo, d’avoir à portée de main tous les ingrédients nécessaires, pour évoluer dans cette direction.

Profitons tous, débutants comme gradés, d’appliquer ces quelques règles élémentaires à notre pratique de l’art, et nous sortirons après chaque cours fortifiés par cette sensation que le KI s’écoule librement à travers notre être, en venant inonder notre SEIKA TANDEN pour le densifier et ainsi le fortifier.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout et au-delà des mots, vive la pratique.
Bien à vous.
 
Francisco Campelo

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