L'iaï est l'art du maniement du sabre japonais. Il est au cœur même des arts martiaux classiques japonais, puisque le katana était le symbole de la caste des guerriers, et, à ce titre, occupe une place centrale dans l'histoire et la culture de ce pays.

 

 
La pratique du iaï consiste à rechercher une dextérité absolue dans le maniement de cette arme par l'exercice des katas (enchaînements de mouvements), conçus pour guider le pratiquant vers un usage harmonieux de son énergie, de son arme et de son corps. Chaque kata est composé de quatre phases : nukitsuke (le dégainement offensif), kiritsuke (la coupe principale), chiburi (l'égoutage de la lame), nôtô (le rengainement).
Ce travail est prolongé par pratique du kenjutsu, dans laquelle l'élève est armé d'un bokken (sabre de bois) et fait face à un partenaire dans des exercices de défense et de contre-attaque.
Le style de iaï enseigné au Shung Do Kwan s'intitule « Muso Shinden ryu » et trouve son origine durant la période Edo, c'est cependant maître Nakayama Hakudo (1869 – 1958) qui en établit la codification actuelle. Ce système, à la fois sobre, élaboré et pragmatique, est composé de 4 séries de katas (pour un total de 43 katas) divisées en trois niveaux, shoden, chuden et okuden.
Le groupe de iaï du Shung Do Kwan est affilié à la Fédération Européenne de Iaï (FEI), dont le stage principal a lieu chaque année à Genève et rassemble une centaine de pratiquants de toute l'Europe. C'est cette entité qui fait passer les examens et délivre grades et certificats d'enseignement.
Les cours du Shung Do Kwan sont dispensés par maître Pascal Krieger, pratiquant de iaï depuis 1969, formé au Japon par maître Kuroda. Il est secondé de deux assistants ayant plus de trente ans de pratique à leur actif.
Les entraînements regroupent les pratiquants de tous niveaux et commencent par une pratique collective des techniques de base, puis des katas. La leçon est ensuite scindée en ateliers de différents niveaux et se termine par le kenjutsu.
La tenue d'entraînement se compose d'un large pantalon (hakama), d'une veste en toile robuste (uwagi) et d'une ceinture (obi) pour y passer le sabre. Le sabre d'entraînement (iaïto) n'est pas affûté, ce n'est que lorsque le pratiquant a acquis une certaine dextérité qu'il peut utiliser un sabre réel (katana), il doit également disposer d'un sabre de bois (bokken) pour la pratique du kenjutsu.
Le débutant n'est toutefois pas tenu d’acquérir immédiatement l'ensemble de ce matériel, et les visiteurs souhaitant effectuer un cours d'essai peuvent emprunter un sabre d'entrainement au club.